Pollution sonore et voiture électrique : réduire le bruit en ville

Article Conseils pratiques

Le bruit est un problème de santé publique qui touche tout le monde et n’a pas de frontières. En Europe, 20% des citoyens, soit près de 113 millions, sont exposés à des niveaux sonores trop élevés et dangereux pour la santé(1). Au travail, à la maison, dans la rue, les nuisances acoustiques sont nombreuses et de sources variées. La voiture, et les véhicules motorisés en général, fait partie des premiers sur le banc des accusés. Pourtant, la voiture électrique change la donne. On lui reproche même l’inverse, l’absence de bruit généré.

Le saviez-vous ?

La voiture électrique favorise la baisse de la pollution sonore, notamment en ville. Bien que ce soit un véhicule qui pourrait être presque entièrement silencieux, l’Union Européenne a imposé en 2019 l’ajout d’un bruit artificiel pour permettre d’entendre la voiture arriver.

Qu’est-ce que la pollution sonore ?

Le terme pollution sonore désigne toutes les nuisances acoustiques provoquées par les activités humaines qui impactent votre santé, car leur niveau sonore est trop élevé et leur répétition trop fréquente. La pollution sonore touche tout le monde. Elle n’épargne pas les écosystèmes sauvages et les animaux, qui évoluent tant sur la terre que dans les océans (oiseaux, mammifère marin, poulpes, tortues, cétacés…).

Quelles sont les causes de la pollution sonore ?

  • Bruits de chantier,
  • Transports et circulation (voiture, routier, vol d’avion, train),
  • Voisinage,
  • Bruits liés à l’environnement professionnel (open space, téléphone portable, conversations),
  • Activités professionnelles diverses (industrielles, artisanales, commerciales) 

En France, 54% des Français considèrent que le bruit des transports est la principale cause de nuisances sonores.(1)

Une voiture électrique doit aujourd’hui émettre au minimum 56 dB, même lorsqu’elle circule à moins de 20 km/h et même en marche arrière. Malgré ce seuil réglementaire à respecter, la croissance de l’usage de la voiture électrique participe à la diminution du bruit environnant. 

Les conséquences et l’impact de la pollution sonore sur votre santé

L’impact de la pollution sonore est à la fois sanitaire et sociétal. 

Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), la pollution sonore est le second facteur environnement, derrière la pollution atmosphérique, qui provoque des dommages sanitaires irréversibles.(2) 

Les nuisances sonores dégradent votre qualité de vie, votre santé physique et mentale. En cas d’exposition prolongée, la pollution sonore cause du stress, de l’irritabilité, de la fatigue et un épuisement général, des troubles physiologiques comme des acouphènes.

Sur le long terme, les conséquences peuvent être plus graves : perte de l’audition temporaire ou ponctuelle, partielle ou complète, dépression, hospitalisations, accidents professionnels liés à l’épuisement, perturbation du sommeil, maladie cardiovasculaire…

Chez la femme enceinte, une exposition prolongée à des niveaux sonores trop élevés peut aussi causer des répercussions auditives irréversibles sur le fœtus. Chez les enfants et les adolescents, la pollution sonore peut entraîner des retards scolaires et des troubles cognitifs. Les conditions d’apprentissage et de travail bruyantes ne sont pas propices aux développements des capacités intellectuelles et nuisent à la concentration. 

Les mesures et actions pour diminuer la pollution sonore en France

Afin de réduire le bruit en ville, il existe une réglementation stricte qui permet de sanctionner en cas de dépassement des seuils de tolérance. 

Depuis quelques années, l’État installe des dispositifs de réduction et de protection comme des murs antibruit

Des mesures permettent de réduire à la fois les sources de pollution de l’air et de la pollution sonore :

  1. Baisse de la vitesse de 10 km/h en ville,
  2. Création de Zones à Faibles Émissions (ZFE),
  3. Application d’obligations pour les bâtiments et  infrastructures du transport terrestre, routier, ferroviaire et aérien, en activité ou en construction,
  4. Mise à disposition de cartes et plan d’exposition aux bruits par sources (PEB), 
  5. Réalisation de travaux d’isolation acoustique dans les établissements scolaires,
  6. Élaboration de la charte « chantier propre » ou « chantier à faible nuisance » pour diminuer le niveau de décibel des chantiers et d’exposition au bruit. 

Contrôle technique : la pollution sonore à l’échappement

Le contrôle technique est une obligation pour permettre à une voiture de circuler sur la voie publique. Le niveau de pollution fait partie des points abordés. Bien que la pollution sonore soit vérifiée, elle n’est pas soumise à une obligation de contre-visite lors d’un avis défavorable. Cependant, cela devient un point de négociation au moment de la revente du véhicule.

Comme mentionné plus haut, véhicule électrique dispose aujourd’hui de l’obligation d’émettre au moins 56 dB jusqu’à 19 km/h. Cela signifie que même à basse vitesse en ville, il doit être possible d’entendre la voiture arriver. Étant donné qu’une voiture électrique ne génère pas de bruit naturellement, cela nécessite l’installation d’un AVAS (Acoustic Vehicle Alert Systems).

À titre de comparaison, on estime qu’à 30 dB il est difficile de communiquer par la parole. Un marteau-piqueur à 2 mètres de distance de vous émettra environ 100 dB jusqu’à vos oreilles. Notons que le seuil de douleur se situe à environ 120 dB. Ces valeurs sont bien entendu à titre indicatif et se situent dans des moyennes(4)

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La réglementation impose un minimum de 56 dB pour un moteur de voiture électrique qui roulerait à moins de 20 km/h. Si la présence d'un tel système n'a pas de réel impact sur le mode de fonctionnement du véhicule, cela demeure un critère de sélection. Les voitures aux normes lors du contrôle technique reçoivent une meilleure note et sont donc avantagés au moment de la revente sur le marché de l'occasion.

Une étude menée en 2021 par l’ADEME (Agence de la transition écologique) et le CNB (Centre national du bruit) a montré que la pollution sonore coûte chaque année 155,7 milliards d’euros à la France.(5)

Le Centre d'information du bruit (CidB) propose différentes solutions selon la source des nuisances sonores, des guides pratiques ainsi que des modèles de lettres pour faciliter vos démarches(6).

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Sources :
  1. https://www.ecologie.gouv.fr/bruit-nuisances-sonores-et-pollution-sonore
  2. Rapport de l’OMS Burden of disease from environmental noise, https://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0008/136466/e94888.pdf
  3. Etude Ifop pour le JNA, L’impact des nuances sonores sur le lieu de travail, vague 4 : focus sur le télétravail https://www.ifop.com/publication/limpact-des-nuisances-sonores-sur-le-lieu-de-travail/
  4. Rapport ADEME, Le coût social du bruit en France, édition octobre 2021 https://librairie.ademe.fr/air-et-bruit/4815-cout-social-du-bruit-en-france.html
  5. Guide Les effets sanitaires du bruit par le Conseil National du bruit, https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/CNB_Effets%20du%20bruit_vf.pdf
  6. https://www.bruit.fr/