Quel est l'avenir de la voiture électrique ?

Article Véhicule électrique

Avec la fin programmée des ventes de véhicules thermiques à horizon 2035, il semblerait que l’avenir soit à l’électrique. L’offre de modèles électriques sur le marché se diversifie. Aussi, les infrastructures sont de plus en plus pensées pour simplifier le quotidien des électro-automobilistes avec par exemple, l’installation de 100 000 bornes de recharge sur le territoire français depuis mai 2023. De leurs côtés, l’État et les collectivités déploient des aides financières pour encourager la transition vers ce mode de transport, aussi bien pour les particuliers que les entreprises et professionnels. 

Mais qu’en est-il réellement ? Quel est l’avenir de la voiture électrique ? Réponse dans cet article.

 

Comment expliquer l’essor de la voiture électrique dans le parc automobile ?

Électricité vs carburant : quels impacts sur l’environnement ?

Selon l’ONG International Council on Clean Transportation (ICCT), une voiture électrique peut émettre jusqu’à 81 % de moins de CO2 qu’un modèle thermique équivalent sur l'ensemble de son cycle de vie.

Moins polluant qu’une voiture thermique, le véhicule électrique n’est pour autant pas “zéro carbone”.

En effet, la pollution émise par les véhicules électriques provient essentiellement de leur production. En particulier, la fabrication des batteries lithium-ion qui les composent. Cette dernière conduit la production d’une voiture électrique à un impact carbone 2 à 3 fois supérieur à celui de la fabrication d’un véhicule thermique équivalent. Des résultats publiés par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) dans un avis d’octobre 2022.

En revanche, sur l’ensemble de la durée de vie des tractions électriques, le rapport s’inverse. C’est à l’usage que la voiture électrique révèle son intérêt pour l’environnement car : 

  • Côté pollution de l'air, les moteurs électriques n’émettent pas de polluant d’échappement, évitant notamment de libérer des oxydes d’azote ;
  • Côté particules, les véhicules électriques en créent. Elles proviennent, par exemple, de l’abrasion des pneus en contact avec la route. D’ailleurs, ces véhicules sont plus lourds et équipés de pneus plus gros qu’un modèle équivalent à essence ou diesel ;
  • Côté pollution sonore, la voiture électrique est beaucoup plus silencieuse.

La fin des voitures thermiques prévue pour 2035 en Europe ?

Le Parlement européen a voté en faveur de l'interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs dès l’année 2035. Un vote qui a donné un coup de fouet chez les Gouvernements et certains constructeurs automobiles.

 

Conséquences ? 

En France, le Gouvernement a créé un plan d’aides aux industriels de l’automobile pour les encourager à entamer leur transition vers la mobilité électrique. Vous pouvez trouver les traces des politiques nationales au travers du plan France 2030. Ce dernier pousse l’amélioration du recyclage des batteries de véhicules électriques et prévoit l’octroi d’une aide totale de 100 millions d’euros aux constructeurs de voitures électriques. Le plan national poursuit également l’objectif des 100 000 bornes électriques accessibles sur le territoire. Un chiffre atteint le 5 mai 2023 qui appelle à l’implantation de près de 500 000 points de recharge à l’horizon 2027.


Du côté des industriels, plusieurs constructeurs automobiles s’engagent dans le tout électrique : Ford promet de devenir tout électrique dès 2030 quand Opel vise 2028, Renault et Peugeot 2030.s.

La mobilité électrique peut-elle être pérenne ?

Entre le coût élevé que représente l’acquisition d’un véhicule électrique et la question de la production et du recyclage des batteries, la mobilité électrique peut-elle réellement être durable ?

Des coûts encore élevés pour les électro-automobilistes

Le prix constitue probablement le plus gros frein à l’investissement dans les véhicules électriques. C’est une réalité, la voiture électrique coûte cher pour plusieurs raisons.

D’abord, la production des batteries. Elle dépend beaucoup des exportateurs de matières premières tels que le lithium et le cobalt qui composent les batteries de voitures électriques.

Ensuite, la récente pénurie des semi-conducteurs. Les semi-conducteurs servent à la fabrication des puces électroniques. Celles-ci sont essentielles au bon fonctionnement d’une voiture thermique comme électrique. Or, près de 80 % des fournisseurs des entreprises européennes opérant dans l'industrie des semi-conducteurs ont leur siège en dehors de l'Union européenne.

En réaction, a été créé le Paquet législatif européen sur les semi-conducteurs pour augmenter la production sur le territoire des micropuces. 

Enfin, l’achat et l’installation de bornes électriques chez soi viennent alourdir la facture. Selon le type de prises et de bornes choisies, le montant total de l’opération peut rapidement atteindre les 2 000 €. 

À l’usage, l’électro-automobiliste est pourtant gagnant : 

  • Le coût de la recharge à l’électricité est inférieur à prix d’un plein de carburant. Cela est d’autant plus vrai car vous pouvez décider de charger votre véhicule aux heures creuses ;
  • L’État propose plusieurs aides financières comme :
    • La prime à la conversion et le bonus écologique pour l’acquisition d’une voiture électrique,
    • La subvention Advenir ou le crédit d’impôt pour l’achat et la pose d’une borne électrique,
  • Le coût d’entretien est moins élevé car un véhicule électrique contient moins de pièces qu’une auto thermique ;
  • La durée de vie d’une batterie lithium-ion est estimée à une dizaine d'années. Une longévité qui peut être optimisée en adoptant certaines bonnes pratiques (contrôle de la charge et du poids du véhicule, écoconduite, etc.).

Le recyclage des batteries en progrès

Pour tenter de réduire les coûts de production des batteries et assurer la diminution des émissions de CO2 - directement liées à l’extraction des métaux critiques - l’Union européenne développe une réglementation en faveur du recyclage des composants des batteries de voitures électriques.

Une batterie de voitures électriques est aujourd’hui composée en majorité de lithium-ion puis de cobalt, de nickel et de manganèse. Insuffisamment recyclés par les industriels, l’Union européenne a voté un plan, à court terme, qui impose notamment un pourcentage minimum de recyclage des métaux des batteries : 80% pour le lithium, 90 % pour le cobalt, le cuivre et le nickel.

 

Le futur de la voiture électrique ? Les pistes de recherches de l’ADEME

L’ADEME a créé un parcours d’innovation pour imaginer la voiture de demain, l’eXtrême Défi. Après avoir tiré le constat qu’une batterie de taille raisonnable assure la pertinence climatique et économique, l’agence pour l'environnement encourage la production de “véhicules légers, simples et moins chers”.

L'eXtrême Défi poursuit l’objectif de trouver ce que sera le véhicule du futur. Plus sobre et durable, il est voué à remplacer la voiture des déplacements quotidiens (travail, courses, loisirs, etc.). 

Les projets soutenus doivent intégrer dans leurs prototypes des composants standards et recyclables. Selon l’ADEME, parce qu’ils disposent d’une masse plus faible, ces véhicules nécessitent moins de batteries et sont donc moins émetteurs de CO2. 

Deux projets ont été présentés au Mondial de l’automobile 2022 : 

  • Le Lab car, véhicule intermédiaire open source pédagogique de Transalley ;

La bagnole du groupe Savoy, une voiture électrique sans permis pesant 300 kg.

En bref

  1. Sans nul doute, les prochaines décennies feront place à la mobilité électrique.
  2. Une voiture électrique émet jusqu’à 80 % de moins de gaz à effet de serre qu’un véhicule à moteur à combustion.
  3. La mobilité électrique reste encore émettrice de CO2. Et ce, principalement au moment de sa fabrication, plus particulièrement lors de la production des batteries de véhicules électriques.
  4. Législateurs et industriels se lancent dans la recherche de solutions plus douces afin d’améliorer le recyclage des batteries, de baisser les coûts des véhicules électriques. L’ADEME soutient des projets d’innovation visant à créer de nouveaux prototypes pour donner naissance à la voiture électrique de demain. Plus légère et plus douce, elle devra se rapprocher de plus en plus de la neutralité carbone.

FAQ

En 2025, la question de l’autonomie de votre véhicule électrique ne sera probablement plus qu’un lointain souvenir. En effet, les constructeurs automobiles mettent l’accélérateur sur le développement de gammes 100 % électriques, plus performantes, voire moins chères.

 

Par exemple, Peugeot promet la mise sur le marché de sa gamme e-Lion dont certains modèles pourraient atteindre les 700 km d’autonomie.

Volkswagen annonce la sortie cette même année de la ID.2all. Une compact affichant environ 450 km d’autonomie à moins de 25 000 €, 

Enfin Renault a annoncé le lancement de sa R5 électrique, sans communiquer sur ses performances technologiques pour l’heure. Elle sera commercialisée à partir de 25 000 €.


D’ici-là, faites le point sur la voiture la moins chère du marché !

La batterie lithium-ion s’est imposée dans le secteur de l’automobile électrique. Elle se compose des métaux suivants : lithium, cobalt, nickel, manganèse et graphite.

Le lithium n’apprécie pas les températures extrêmes. C’est pourquoi une batterie dotée de cette technologie est agrémentée d’un système de refroidissement et d’un système d’autoprotection pour éviter tout risque que la batterie s’enflamme. Ce système comprend un séparateur, une catalyse pouvant se solidifier lors d’un choc et une enveloppe dont le rôle est de réduire la pression interne.

La durée de vie d’une batterie de voiture électrique se compte en cycle charge / décharge. On estime qu’une batterie lithium-ion actuelle effectue entre 1000 et 1500 cycles. Cette longévité dépend de l’usage que vous avez de votre véhicule. C’est pourquoi il est recommandé de suivre quelques bonnes pratiques : 

  • Privilégiez l’écoconduite ;
  • Évitez les recharges lentes trop souvent ;
  • N'abusez pas des charges rapides. Elles sont à réserver à vos longs trajets sur autoroute ;
  • Roulez souvent, votre voiture électrique n’aime pas l’inertie ;
  • Conservez un niveau de charge de la batterie entre 20 % et 80 %.

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